Maï-Ndombe : les évêques soupçonnent des politiques d’instrumentaliser le conflit communautaire de Kwamouth

Ce dimanche 21 mai, les évêques catholiques ont accusé des responsables politiques congolais, sans toutefois les nommer, d’instrumentaliser un conflit communautaire qui a fait des centaines de morts, dans le village Kwamouth, chef-lieu de territoire de la province du Mai-Ndombe situé à l’ouest de la République démocratique du Congo.


En juin dernier, des violences communautaires ont débuté entre les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur environ 200 kilomètres, et les Yaka venus s’installer après eux dans le territoire de Kwamouth (province de Mai-Ndombe), autour d’un conflit foncier.
Depuis, les violences se sont répandues dans les provinces voisines de Kwilu et de Kwango jusqu’à atteindre la commune de Maluku, à l’entrée de Kinshasa. Elles ont fait au moins 300 morts, selon l’ONG Human Rights Watch.

“A l’issue des visites pastorales, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès des différentes couches de la population, nous en sommes venus à l’intime conviction que des mains invisibles sanguinaires, à partir de Kinshasa se cachent derrière ce conflit”, ont affirmé, dans une déclaration, les évêques de neuf diocèses.

Ils l’ont dit au terme d’une assemblée épiscopale de la région ouest à Kenge, comprenant les diocèses situés dans les provinces de Kinshasa, Kongo-central, Kwango, Kwilu et Mai-Ndombe.


“Parti d’un litige foncier, ce conflit est récupéré par +des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique+”. Il s’agit d’une “instrumentalisation du conflit par certains hommes politiques en quête de légitimité locale”, ont estimé les prélats.

Et d’ajouter ;

“Retirez vos mains sanguinaires de nos provinces, agissez en responsables pour protéger notre peuple, cessez de manipuler et d’instrumentaliser un peuple déjà meurtri par la souffrance, la misère et les deuils récurrents”, ont-il dit, en paraphrasant le pape François.

Lors de sa visite fin janvier à Kinshasa, où il avait dénoncé le “colonialisme économique”, le souverain pontife avait notamment déclaré : “Ôtez vos mains de l’Afrique!”, “Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser”. Les évêques congolais ont par ailleurs exhorté à un “vivre ensemble harmonieux entre différents peuples” de RDC.


Tandis que les provinces de l’est sont en proie depuis près de 30 ans aux violences meurtrières de groupes armés, locaux et étrangers, à Kisangani (centre-est), un conflit similaire couve depuis avril entre des membres des tribus Lengola et Mbole,



La rédaction

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